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SNCF)
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C'est l'occasion de faire un bref retour dans le
passé et de rendre hommage aux 9 camarades fondateurs de notre association en
1923.
En sortant de l'apprentissage, ils comprirent la nécessité de l'union et se
rendirent compte des avantages matériels et moraux qui pouvaient en découler.
Ils décidèrent de créer un groupement qui devait non seulement intéresser les
Anciens Apprentis du Paris-Orléans mais tous ceux du réseau et élaborèrent en
conséquence les statuts.
Ainsi, le 2 février 1923, ce groupe de 9 Anciens Apprentis
de Tours, Paris et Cahors des promotions 1915 à 1919 de la Compagnie
d'Orléans, sous l'impulsion de M. Chouard, Inspecteur du Service du
Personnel, se réunit au 41, boulevard de la Gare à Paris et jette les bases
d'une association amicale.
Il est décidé à l'unanimité, d'élire un bureau provisoire en l'attente de
réunir la première Assemblée Générale.
Sont élus:
Louis FOURNIER, Président;
Jan CABARET, Vice-Président;
Roger BOURET, Secrétaire;
Roger GIGOGNE, Secrétaire adjoint;
Marcel ANCTIL, Trésorier;
Fernand POUEYGARAUD, Trésorier adjoint;
André CLAUDIN, Roger BOUILLE, Eugène RUELLAN, Membres assesseurs.
Au cours de cette réunion, les trois premiers
articles des statuts sont adoptés: 1. Le nom de la société; 2. Son but; 3. Sa
composition.
L'Association Amicale des Anciens Apprentis PO est née.
Dans le même temps, des groupements d'Anciens Apprentis se constituent dans
les différents centres ferroviaires du PO et des délégués sont élus.
Le 24 mai 1923, date de la première assemblée Générale, 75 délégués venus de
tous les points du réseau PO sont présents et confirment par un vote unanime,
les pouvoirs du Comité Central provisoire présidé par Louis Fournier.
A cette époque, la revue mensuelle des Apprentis fondée en 1920 par M.
Chouard, intitulée "L'Apprenti PO", devient, en janvier 1923,
l'organe de notre Association, où une place lui est réservée, jusqu'en
janvier 1930, date à laquelle notre Amicale créée son propre bulletin.
Quelques années plus tard, les Anciens Apprentis des autres réseaux, s'organisent
à leur tour pour former:
L'Amicale des AA du Maroc en 1927,
L'Amicale des AA du PO Midi en 1934;
L'Amicale des AA du Sud-Est en 1943;
L'Amicale des AA de l'Est en 1947;
L'Amicale des AA du Nord en 1948;
L'Amicale des AA de l'Ouest en 1949.
Qu'ont-ils de commun entre eux ces jeunes d'horizons et de coutumes
différents. Ils ont de commun: les souvenirs des mêmes exercices d'atelier,
des mêmes coups de limes, des mêmes peines, des mêmes coups de marteau sur
les doigts... et bien d'autres choses encore. Ils ont notamment de commun la
formation d'un certain état d'esprit, cet état d'esprit cheminot, qui
aujourd'hui tend à disparaître.
Nos pionniers fondateurs de l'Amicale font "leur", la devise qui
figure comme beaucoup d'autres sur "L'Apprenti PO":
"Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour
persévérer - ou bien encore, de Jan Cabaret: 'Mener à bien ce que l'on
entreprend, accepter la destinée avec une bonne volonté courageuse et libre,
transmettre un patrimoine enrichi de son propre travail, demande un certain
mérite".
Nos Anciens ont donc entrepris, ils ont fait
rayonner notre Association, ils ont persévéré quelquefois jusqu'aux limites
de leurs forces. Il est bon de rappeler l'engagement total et exempt de toute
ambition personnelle de Louis Fournier et de Jan Cabaret. Nous leur devons
beaucoup, ils ont fait un énorme travail au sein de l'Amicale, à une époque
où le besoin d'entraide morale et matérielle, était très fort aux différents
niveaux: familial et professionnel, et où l'action sociale était présente en
maintes circonstances, telles que: les cagnottes du soldat, l'entraide
immobilière (prêt ou coopérative d'achat de matériaux), l'aide aux
prisonniers et à leur famille, la création de foyers de loisirs et de
culture, de secrétariat social destiné à suivre particulièrement les cas
graves de détresses suite à maladies graves, sinistres de guerre ou autres
formes de secours, le plus souvent en collaboration avec les services sociaux
de la compagnie.
Ils ont eu beaucoup de mérite notamment pendant les années de guerre où 1AAAA
SNCF exerçait son action sur plus de 7500 AA répartis dans 35 groupes,
représentant 35 % de tout le personnel du service MT et jusqu'à 90 % des
postes maîtrise et cadre de certains établissements;
Nos deux camarades fondateurs ont cependant payé un très lourd tribut à
l'adversité: l'un Louis Fournier en perdant très tôt son épouse et deux de
ses enfants, l'autre Jan Cabaret en étant la victime, à l'âge d'une trentaine
d'années d'un terrible accident du travail avec des séquelles de très graves
brûlures, dont il ne s'était jamais vraiment remis.
Jan Cabaret nous a quitté le 16 juillet 1973. Quant à Louis Fournier, il nous
a quitte le 24 septembre 1993 et nous lui avons consacré quelques lignes dans
notre NTU de janvier 93.
J'ignore aujourd'hui si parmi nos autres Amicalistes fondateurs, certains
sont encore de ce monde. A cet hommage rendu à nos pionniers de
l'ex-compagnie du PO, nous devons également associer les autres pionniers
qui, quelques années plus tard, ont eu le même mérite et le même élan
amicaliste, pour fonder les Amicales de l'Est, du Nord, de l'Ouest et du Sud-Est,
ainsi que les Amicales des Réseaux d'Outre-Mer, aujourd'hui disparues.
Maintenant les conditions de vie familiale et professionnelle ont
radicalement changé par rapport à cette époque: les besoins, s'ils existent,
ne se présentent plus avec la même acuité, ni sous la même forme, mais
l'entraide morale demeure, plus que l'entraide matérielle et nous sommes par
ailleurs toujours contents de nous retrouver, votre présence ici aujourd'hui,
en témoigne.
Il nous appartient maintenant de persévérer, pour respecter la devise de nos
ancêtres et poursuivre ce qu'ils ont créé.
Le maintien de notre Association est ainsi le plus bel hommage que nous puissions
rendre à nos anciens fondateurs.
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